mercredi 9 septembre 2020

Luther and the COVID - Luther et le COVID

I have been struck by this very wise and modern quotation from Luther in a little book by Tom Wright: 'God and the pandemic: A Christian Reflection on the Coronavirus and Its Aftermath' (SPCK, London, 2020, p. 63):

With God's permission the enemy has sent poison and deadly dung among us, and so I will pray to God that he may be gracious and preserve us. Then I will fumigate to purify the air, give and take medicine, and avoid places and persons where I am not needed in order that I may not abuse myself and that through me others may not be infected and inflamed with the result that I become the cause of their death through my negligence. If God wishes to take me, he will be able to find me. At least I have done what he gave me to do and am responsible neither for my own death nor for the death of others. But if my neighbour needs me, I shall avoid neither person nor place but feel free to visit and help him. 

Luther: Letters of Spiritual Counsel, ed. T. G. Tappert (London: SCM Press, 1955), 242, from a letter of 1527.


J'ai été récemment frappé par cette citation très sage et moderne de Luther, parue dans un petit livre de Tom Wright : 'God and the pandemic: A Christian Reflection on the Coronavirus and Its Aftermath' (SPCK, London, 2020, p. 63):

Avec la permission de Dieu, l'ennemi a envoyé un poison et une fiente mortelle parmi nous, et donc je prierai d'abord qu'il soit miséricordieux et nous en préserve. Ensuite, je fumigerai pour purifier l'air, prendrai et donnerai des remèdes, et éviterai les places où je ne suis pas indispensable et les personnes qui n'ont pas besoin de moi, afin que je ne sois moi-même affecté et qu'au travers de moi d'autres ne soient infectés, malades et mourants du fait de ma négligence. Si Dieu veut me prendre, il sait où me trouver. Du reste, j'ai fait ce qu'il m'a dit de faire et ne suis responsable ni de ma propre mort ni de celle d'autrui. Mais si mon prochain a besoin de moi, je n'éviterai aucune personne ou aucun endroit pour le visiter et aller à son aide. (Ma traduction)

    

mardi 10 mars 2020

Revue de livre par Christian Grappe


Préfacé par Henri Blocher, l’ouvrage part du constat selon lequel, en milieu évangélique, dans la sphère anglo-saxonne, et à partir du début du XIXe siècle, de nombreuses missions tournées vers le peuple juif, comme le mouvement Jews for Jesus, se servent de Rm 1,16 comme argument pour faire de cette mission une priorité, avant même la mission aux Grecs. L’A. trace l’historique de cette réception de Rm 1,16, dresse une liste de douze arguments qui ont été apportés en faveur d’une telle entreprise, puis se lance dans une étude exégétique de Rm 1,16 qui l’amène à considérer que pareille exégèse n’est pas justifiée. À la lumière de Rm 3,2, il considère en effet que le prôton de Rm 1,16 doit être compris, dans la pensée de Paul et dans l’univers de représentation du Ier siècle, en termes de priorité des Juifs sur le plan de l’histoire de l’Alliance, en ce sens que les promesses faites aux patriarches doivent être accomplies, que les Juifs doivent être les premiers bénéficiaires de l’Évangile et les premiers à être jugés (2,9-10), comme ils ont été les premiers à avoir connaissance de la Torah. Il n’est donc pas question d’une priorité qui concernerait la mission au peuple juif aujourd’hui. Un dernier chapitre s’emploie à relier Rm 1,16 et Rm 9– 11 et considère que ces derniers chapitres expliquent comment «Dieu a choisi de traiter la question du salut de tous, le peuple juif d’abord, ensuite les païens, et ensuite, ànouveau, le peuple juif » (p. 190), dans un mouvement de retour vers le peuple avec lequel a été conclue l’Alliance en premier lieu. Écrit par un évangélique qui a été engagé dans la pratique missionnaire des Jews for Jews, l’ouvrage atteste un recul bienvenu par rapport à la réception du texte dans ce milieu, tout en partant d’un questionnement qui pourra paraître quelque peu dépassé dans des milieux accoutumés au dialogue judéochrétien.
Christian Grappe
Année 2015,  95-3 pp. 393-394.